Année : Août 1970
Label : A&M
Enregistré : Fillmore East à New York, Etats-Unis, 27/28 mars 1970
Classement : R&B Albums : 23ème (1970)
The Billboard 200 : 2ème (1970)
Singles :
Cry Me A River - The Billboard Hot 100 : 11ème (1970)
She Came In Through The Bathroom Window - The Billboard Hot 100 : 30ème (1970)
Delta Lady - The Billboard Hot 100 : 69ème (1969)

1. Introduction
2. Honky Tonk Women (Mick Jagger, Keith Richards)
3. Introduction
4. Sticks And Stones (Titus Turner, Henry Glover)
5. Cry Me A River (Arthur Hamilton)
6. Bird On The Wire (Leonard Cohen)
7. Feelin' Alright (Dave Mason)
8. Superstar (Leon Russell, Bonnie Bramlett)
9. Introduction
10. Let's Go Get Stoned (Valerie Simpson, Nick Ashford, Joseph Armstead)
11. Blue Medley
- I'll Drown In My Own Tears (Henry Glover)
- When Something Is Wrong With My Baby (Isaac Hayes, David Porter)
- I've Been Loving You Too Long (Otis Redding, Jerry Butler)
12. Introduction
13. Girl From The North Country (Bob Dylan)
14. Give Peace A Chance (Leon Russell, Bonnie Bramlett)
15. Introduction
16. She Came In Through The Bathroom Window (John Lennon, Paul McCartney)
17. Space Captain (Matthew Moore)
18. The Letter (Wayne Carson Thompson)
19. Delta Lady (Leon Russell)

 

© Sheffield Newspaper 1971

Basse : Carl Radle
Batterie : Chuck Blackwell, Jim Gordon, Jim Keltner, Sandy Konikoff
Choeurs : Nicole Barclay, Rita Coolidge, Denny Cordell, Bobby Jones, Claudia Lennear, Daniel Moore, Matthew Moore, Pamela Polland, Don Preston, Leon Russell, Donna Washburn
Guitare : Don Preston, Leon Russell
Percussions : Chuck Blackwell, Jim Gordon, Jim Keltner, Sandy Konikoff
Piano / Orgue : Leon Russell, Chris Stainton
Saxophone : Bobby Keys
Trompêtte :
Jim Price
Voix :
Joe Cocker, Nicole Barclay, Rita Coolidge, Denny Cordell, Bobby Jones, Claudia Lennear, Daniel Moore, Matthew Moore, Pamela Polland, Don Preston, Leon Russell, Donna Washburn

Ingénieurs du son : Edwin H. Kramer , Glyn Johns
Photographes : Andee Cohen, Jim McCrary, Linda Wolf
Producteurs : Denny Cordell, Leon Russell
 

Hors-série n°30 de Rock & Folk, décembre 2014 - janvier 2015, 1954 - 2014, soixante ans de rock'n'roll, © Philippe Manœuvre

Merci à Christophe Crompin !


Mars 1970 : impossible de tourner en Amérique ! Tout le monde veut voir Joe Cocker, qui a été l'outsider phénoménal du festival de Woodstock, mais la loi yankee est formelle : Cocker doit le faire avec des musiciens américains. Bondissant sur l'occasion, Leon Russell offre à l'Anglais de Sheffield de lui monter un groupe au débotté. En une après-midi, nombre de cadors répondent présent. La tournée est sauvée ! Les répétitions commencent. Très vite, la compagnie s'agrandit. Combien sont donc ces Chiens Fous de la route ? On dénombre dix musiciens. Avec, excusez du peu, trois batteurs dont Jim Keltner et Jim Gordon, les cuivres des Stones, Bobby Keys et Jim Price, deux pianistes. En tout un groupe de 36 personnes (l'entourage, old ladies, groupies, enfants, dealers, etc) plus une équipe de cinéma (7 techniciens).

19 mars : tout ce joli monde s'entasse dans un Super Constellation qui s'envole pour la première date, prévue dans la riante cité de Detroit. La suite est historique : carburant à l'herbe, au bourbon et à la coke, les furieux rockers ravagent trois mois durant l'Amérique profonde. Enregistré au Fillmore East lors d'une semaine bien bordélique, l'album double est un monument de rock baltringue. Sauvant quatre titres des deux premiers albums de Cocker, son équipe batifole dans les standards du moment, mettant à contribution Stones, Beatles, Dylan et Traffic, mais le gros du show vire à la revue soul (avec des titres de Ray Charles, Lowell Fulsom, Sam And Dave, Otis Redding, etc).

La voix transcende tout. Chaude et rugueuse, celle de Joe Cocker fait toute la différence. C'est lui la locomotive humaine, le nouveau grand monument de la corde vocale, celui qu'il faut voir, au bord de l'hystérie, tordant les notes et roucoulant la seconde d'après comme si tout cela n'était rien que naturel et tellement facile. Le manager Dee Antony sent bien que l'affaire est périlleuse. N'importe. Sous sa houlette, Joe Cocker et ses Mad Dogs visitent 48 villes en trois mois. Très vite, Cocker et Russell entrent en conflit. Dommage : "The Letter", single enregistré en urgence pendant les répétitions, cartonne dans les charts. Joe Cocker, homme à qui tout réussit, commence sa lente descente aux tréfonds de l'alcool. A la fin de la tournée, il arrête tout pendant deux ans, burn-out.


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